Tournée 1958 chez les bocks revival

Hombre.. Que me gustan tus papeles a proposito de esta vuelta por Africa del Sur en 1958... Lo que me parece extrano es porque Colombia...

Has nacido tu en Bogota, Catragena de Indias, Cali, Medellin ?...

Yo no ! Pero me gusta este pais de locos...

fan de alegria a écrit:

Hombre.. Que me gustan tus papeles a proposito de esta vuelta por Africa del Sur en 1958... Lo que me parece extrano es porque Colombia...

Has nacido tu en Bogota, Catragena de Indias, Cali, Medellin ?...

Yo no ! Pero me gusta este pais de locos...

¡A mi amigo!
¡Por qué Colombia?!
El día de la fiesta nacional
colombiana, yo era con dos amigas, francas-colombianas, y mi
coinquilino de Marsella...
Pienso decir de eso más en un tema a
propósito de eso, con fotos y voy a tratar de poner un vídeo.

Cantalou_94 a écrit:

fan de alegria a écrit:

Hombre.. Que me gustan tus papeles a proposito de esta vuelta por Africa del Sur en 1958... Lo que me parece extrano es porque Colombia...

Has nacido tu en Bogota, Catragena de Indias, Cali, Medellin ?...

Yo no ! Pero me gusta este pais de locos...

¡A mi amigo!
¡Por qué Colombia?!
El día de la fiesta nacional
colombiana, yo era con dos amigas, francas-colombianas, y mi
coinquilino de Marsella...
Pienso decir de eso más en un tema a
propósito de eso, con fotos y voy a tratar de poner un vídeo.

Todo lo colombiano me gusta...

Ay de mi !

A verte pronto.

en fait l'Afrique du Sud c'est surfait, on y parle espagnol.

j'ai en mémoire un reportage que Canal + avait passé sur cette tournée, il y a 2 ou 3 mois, un samedi après-midi.

Très intéressant pour le jeunot que je suis. Et à l'époque c'etait une vraie épopée : entre le voyage et le dépaysement pour les agriculteurs du Languedoc (par ex.) qui composaient l'équipe de France.

Episode 27.- Vendredi 1er août. Blessé gravement au genou le 19 juillet à Springs, Michel Vannier a retrouvé ses coéquipiers qui préparent intensivement un match à ne pas perdre.

Demain, contre la "réserve" Springbok, l'équipe de France n'a d'autre choix que de gagner. Son moral a été mis à mal par la lourde défaite de mercredi contre la sélection de l'Ouest. Gagner, pour montrer à tout un pays que le nul arraché le samedi précédent au Cap n'est ni le fruit de la chance ni du hasard.

Serge Saulnier, directeur de la tournée, a aligné la meilleure équipe possible. Aucun des deux demis de mêlée sélectionnés, Danos et Lacroix, ne sont en mesure de jouer. C'est Marquesuzaa qui assurera l'intérim. Barthe, Haget, Momméjat et Quaglio sont de retour. Le pack sera à nouveau en mesure de faire face.

Le groupe s'est entraîné deux fois aujourd'hui, il a retrouvé avec joie son arrière Michel Vannier, opéré à Johannesburg après que le Sud-Africain Twegge lui soit tombé violemment sur le genou (lire épisodes 14 et 15). "Brin d'osier", qui a passé quinze jours seul dans un hôpital, a reçu de nombreuses lettres d'encouragement. Il a maigri et traîne un plâtre de cinq kilos qui lui enserre la jambe droite. Pour l'aider à oublier sa peine, les joueurs français lui ont remis le ballon du premier test subtilisé par Barrière.

France : Lacaze ; Dupuy, Stener, Martine, Rogé ; (o) Haget, (m) Marquesuzaa ; Barthe, Frémaud, Carrère ; Mias (cap.), Momméjat ; Roques, Vigier, Quaglio.

Juniors Springboks : Coetzee ; Twegge, Kaminer, Bridger, Antelme ; (o) Vincent, (m) Lockyear ; Schmidt, Taylor, Cunningham ; Allen, A. Labuschagne ; Edwards, Wessels, Kuhn.

Légende photo : Michel Vannier, à l'extrême droite, est de retour parmi les siens. Il traverse la rue à l'aide de cannes anglaises sous le regard de Serge Saulnier, Raoul Barrière et Marcel Laurent.

Rugbyrama - J. -L.G./Photo D.R. - 02/08/2008 17:51

http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1653355.shtml

Bagarres et peau de bananes

Episode 28.- Samedi 2 août. C'est dans un climat de corrida que les Français ont perdu contre la réserve springbok.

De toutes les rencontres déjà jouées à l'occasion de cette première tournée en Afrique du Sud, celle-ci fut la pire. La défaite est une chose, elle s'explique par l'incompétence de l'arbitre, le climat violent en est une autre. Les Français ont-ils perdu leur sang-froid ? Rien n'est moins sûr et on crût même un instant qu'ils allaient quitter le terrain prématurément. S'il ne leur fut rien épargné et ils n'épargnèrent personne en retour.

Dès la huitième minute, Dupuy au terme d'une action de toute beauté (avec arrière intercalé), un modèle de nouveau jeu à la française, inscrivait un essai. A la trentième minute, sur une action d'un même genre, l'ailier tarbais fut à deux doigts de récidiver. C'est ensuite que le climat se gâta terriblement entre avants. La cause, on peut l'attribuer à l'arbitre M. Louw qui perdit le fil de cette rencontre, refusant au passage trois essais dont un, celui qui devait donner la victoire aux Français, dans des conditions extravagantes. Sur un exploit personnel, Lacaze mystifiait la défense adverse et marquait un essai né d'un action de toute beauté et initiée par les avants. L'arbitre accorda l'essai, puis la transformation de Lacaze. C'est alors qu'un policier surgit sur le terrain pour prévenir l'arbitre qu'un des juges de touche trouvait quelque chose à redire. Ce dernier n'acceptait pas que la-dite touche fut donnée en faveur des Français. M. Louw, au grand dam des Tricolores, furieux, revint sur sa décision et annula l'essai.

Le jeu repris, haché, violent. Marquesuzaa, côté français, Taylor et Allen, côté sud-africain, firent les frais de tous ces débordements et s'en allèrent reprendre leurs esprits sur la touche. C'est sur une nouvelle bagarre que l'arbitre siffla la fin de la rencontre. Il fallut retirer des mains d'Alfred Roques, le deuxième ligne Labuschagne, qui s'en était pris à son coéquipier de Cahors, Bernard Momméjat, trop bon preneur de balle en touche au goût du Sud-Africain.

Pendant que les spectateurs noirs applaudissaient les Français, les Blancs, eux, leur jetaient des peaux de bananes. Triste épilogue d'une rencontre disputée dans une tension extrême. Ce match est appelée à faire des vagues.

FICHE TECHNIQUE
A Port-Elizabeth, Juniors Springboks bat France 9-5
Juniors Springboks : 2 pénalités Coetzee, 1 drop-goal Vincent.
France : 1 essai Dupuy ; 1 transformation Lacaze.
Juniors Springboks : Coetzee ; Twegge, Kaminer, Bridger, Antelme ; (o) Vincent, (m) Lockyear ; Schmidt, Taylor (cap.), Cunningham ; Allen, A. Labuschagne ; Edwards, Wessels, Kuhn.
France : Lacaze ; Dupuy, Stener, Martine, Rogé ; (o) Haget, (m) Marquesuzaa ; Barthe, Frémaud, Carrère ; Mias (cap.), Momméjat ; Roques, Vigier, Quaglio.
Arbitre M. Lammie Louw.
25.000 spectateurs.

Déjà joué >
Samedi 12 juillet à Salisbury : France-Rhodésie, 19-0.
Mercredi 16 juillet Prétoria : Northen et Western Transvaal-France, 19-18
Samedi 19 juillet à Springs : France-Eastern Transvaal, Natal et Transvaal, 16-14.
Mardi 22 juillet Bloemfontein : France et Orange Free State, Griqualand et South West Africa font match nul 11-11.
Samedi 26 juillet, à Capetown : Afrique du Sud-France, 3-3.
Mercredi 30 juillet, à Wellington : Western Province, Bolan et South West Districts-France, 38-8.
Samedi 2 août, à Port-Elisabeth : Juniors Springboks-France, 9-5.

Reste à jouer >
Mercredi 6 août, à East-London : Border, Eastern Province et North-Eastern Districts.
Samedi 9 août, à Durban : South African Universities.
Samedi 16 août, à Johannesburg : Afrique du Sud (deuxième test).

Rugbyrama - J.-L. G./Photo D.R. - 02/08/2008 17:50

http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1654292.shtml

Mias voulait rentrer en France

Episode 29.- Dimanche 3 août. Après la tempête de samedi, le calme est revenu.

La nuit porte conseil. Ce dicton n'a jamais été aussi vrai qu'en ce dimanche 3 août. Au lendemain du match violent contre la réserve sud-africaine, les esprits se sont calmés. Lucien Mias ne veut plus rentrer en France. La veille au soir, il demandait à grands cris à Serge Saulnier de lui rendre son passeport pour quitter la tournée, excédé par l'incompétence de l'arbitre responsable à ses yeux de la défaite des siens.

Aujourd'hui, la presse locale s'est montrée très sévère à l'égard des Tricolores. Cela ne les émeut pas. Hier, les Sud-Africains ont chargé et les Français se sont rebiffés. C'est comme ça aussi que l'on gagne le respect de ses hôtes. Deux anciens Boks, Fronteman et Bubbles Koch avouaient hier soir avoir vécu le plus beau match de rugby de ces dernières années. Ils faisaient référence à ce jeu d'attaque développé par les Français tout au long de la partie mais pas à la violence qui régna pendant la rencontre.

Le président de la fédération sud-africaine, Danie Craven regrettait quant à lui "des pratiques déplorables (qui) ont faussé le match". Trois joueurs avaient dû se rendre à l'hôpital pour s'y faire soigner : Marquesuzaa (il participa au banquet d'après-match un énorme pansement sur la tête), Labuschagne et Wessels (ils souffraient de contusions).

Ce midi, le contingent tricolore a dégusté un succulent barbecue au parc zoologique. Demain, il quittera Port-Elizabeth pour East-London afin d'y rencontrer mercredi la sélection des Border, de l'Est et des disctricts du Nord-Est. C'est là qu'ils espèrent remporter la victoire promise à Vannier, le grand blessé de la tournée revenu auprès des Français, avant-hier. Jacques Lepatey, opéré de l'appendicite en urgence après la rencontre de Springs, a lui aussi retrouvé ses coéquipiers.

Rugbyrama - J.-L.G./Photo DR - 03/08/2008 18:00


http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1655265.shtml

Tournée 1958 - Vite, la balle à l'aile !

Episode 34 - Vendredi 8 août. Pour surprendre les solides défenseurs sud-africains, les attaquants tricolores travaillent leur vitesse d'exécution.

Les Français dormaient confortablement dans leurs chambres de l'Eden Rock quand ils furent réveillés vers 3 heures du matin par une incroyable tornade. Des vents soufflant à 150 km à l'heure balayaient Durban, la mer en était toute retournée. Le raffut dura plus d'une heure et les joueurs purent enfin se recoucher. Au réveil, ils ont repris le chemin de l'entraînement.

Ils ont abandonné la plage où ils se dégourdirent les jambes hier dès leur descente d'avion et retrouvé l'herbe d'un stade de rugby. Malgré la pluie persistante, les Tricolores réussirent un bon entraînement. Martine, bien que légèrement blessé, a fait bosser ses trois-quarts comme il le fait à Lourdes. Le principe est d'envoyer le ballon à l'aile le plus rapidement possible pour contourner les défenseurs et mettre l'arrière ou l'ailier en position favorable. Rancoule et Dupuy, les ailiers, ont travaillé la remise en jeu à la touche sous le commandement de Mias. Lacaze s'exerça au changement de pied, exercice qu'il maîtrise avec talent.

Les Français ne savent pas trop quoi penser de la sélection universitaire qui leur sera opposée demain à l'occasion du neuvième et avant-dernier match de la tournée. Sera-t-elle tendre où au contraire rugueuse ? Une détail important ne leur a pas échappé : Du Preez, Rosemberg et Van Niekerk, trois joueurs des lignes arrière, sont candidats pour le deuxième test. Les sélectionneurs sud-africains ne donneront l'équipe des Springboks qu'après cette rencontre.

Carrère étant blessé, Quaglio jouera flanker. Par conséquence, Roques ne se reposera pas. Il disputera demain son 8e match tout comme Marquesuzaa. Mias et Barrière feront leur retour.

France : Lacaze ; Dupuy, Marquesuzaa, Stener, Rogé ; (o) Haget, (m) Danos ; Quaglio, Barthe, Moncla ; Mias (cap.), Frémaux ; Barrière, De Gregorio, Roques.

Sélection universitaire : Steyn ; Du Preez, Rosemberg, Van Niekerk, Coetzee ; (o) Jacobs, (m) Lockyear ; C. Labuschagne, H. Meyer, Laing ; Gooser, Snyder ; O'Connell, Malan, Van Zyl.

Arbitre M. Bawden Coombe


Rugbyrama - J.-L. G. - 09/08/2008 18:18

http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1659736.shtml

Une démonstration

Episode 35 - Samedi 9 août. Les Français n'ont fait qu'une bouchée des universitaires sud-africains. De bonne augure à une semaine du deuxième test.

Un moment d'intense émotion passa dans les travées du King's Mead quand les quinze joueurs de l'équipe de France entrèrent sur la pelouse drapés dans quinze drapeaux tricolores. Ils furent salués par une long silence puis par un tonnerre d'applaudissements. Les acteurs avaient pris place sur la scène, ils firent une époustouflante démonstration de leur savoir-faire mystifiant les universitaires sud-africains d'une façon qui laissa le public tout simplement heureux.

L'affaire se décanta rapidement, d'abord grâce à Moncla puis par un essai de toute beauté inscrit par Frémaux au milieu des poteaux. Juste avant la mi-temps Roques marquait un essai après un départ en touche de Mias. 18-5 à la mi-temps, l'affaire était déjà entendu. L'addition doubla pendant les quarante autres minutes.

Les bravos de fin de rencontre laissèrent ensuite place, côté sud-africain, à un fort sentiment de crainte. Ces Français malmenés lors des deux matchs qui suivirent le premier test, à Wellington et Port-Elizabeth, avaient retrouvé un moral de vainqueur.

A une semaine du deuxième test, le doute est permis. Il faudra aux Sprinboks livrer un sacré combat pour battre ces satanés français déroutants et enthousiastes. Demain, les sélectionneurs sud-africains livreront l'équipe pour le deuxième test. Ces quinze gaillards défendront l'honneur de la communauté blanche moins certaine aujourd'hui de prendre sa revanche. La semaine à venir sera longue.

A Durban, France bat universitaires sud-africains 32-16 (mi-temps : 18-5)

Pour la France : 6 essais, Rogé (2), Moncla, Frémaux, Roques, Barrière ; 4 transformations et 1 drop-goal de Lacaze ; 1 drop-goal de Danos.
Pour les universitaires sud-africains : 3 essais, Labuschagne (2), Meyer ; 2 transformations et 1 pénalité Coetzee.

France : Lacaze ; Dupuy, Marquesuzaa, Stener, Rogé ; (o) Haget, (m) Danos ; Quaglio, Barthe, Moncla ; Mias (cap.), Frémaux ; Barrière, De Gregorio, Roques.
Sélection universitaire : Steyn ; Du Preez, Rosemberg, Van Niekerk, Coetzee ; (o) Jacobs, (m) Lockyear ; C. Labuschagne, H. Meyer, Laing ; Gooser, Snyder ; O'Connell, Malan, Van Zyl.

Arbitre M. Bawden Coombe.

Déjà joué > Samedi 12 juillet à Salisbury : France-Rhodésie, 19-0.
Mercredi 16 juillet Prétoria : Northen et Western Transvaal-France, 19-18.
Samedi 19 juillet à Springs : France-Eastern Transvaal, Natal et Transvaal, 16-14.
Mardi 22 juillet Bloemfontein : France et Orange Free State, Griqualand et South West Africa font match nul 11-11.
Samedi 26 juillet, à Capetown : Afrique du Sud-France, 3-3.
Mercredi 30 juillet, à Wellington : Western Province, Bolan et South West Districts-France, 38-8.
Samedi 2 août, à Port-Elisabeth : Juniors Springboks-France, 9-5.
Mercredi 6 août, à East-London : Frabe-Border, Eastern Province et North-Eastern Districts, 16-9.
Samedi 9 août, à Durban : France-Universitaires sud-africains, 38-16

Reste à jouer >

Samedi 16 août, à Johannesburg : Afrique du Sud (deuxième test).

http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1660998.shtml

Et voilà l'épisode 33!!


Les encouragements d'Haroun Tazieff

Episode 33 - Jeudi 7 août. Le célèbre volcanologue avait promis d'être à Johannesburg pour le deuxième test mais l'expédition qu'il mène au Congo a pris du retard.

L'équipe de France est arrivée aujourd'hui à Durban par avion. C'est là qu'elle disputera samedi l'avant-dernier match de la tournée contre une sélection universitaire sud-africaine. Elle logera jusqu'à dimanche à l'Eden Roc. Un entraînement a été programmé dans l'après-midi.

On compte trois blessés supplémentaires : Momméjat (fracture d'un pouce), Carrière (genou), Martine (contracture à une cuisse). Ils ne sont pas pour autant forfaits pour le deuxième test.

A Durban, Serge Saulnier a trouvé un message d'Haroun Tazieff, le célèbre volcanologue français d'origine russe. Passionné de rugby, il avait promis d'être présent lors du deuxième test, à Johannesburg. Seulement, l'expédition qu'il mène au Congo sur les pentes du Nyiragongo (littéralement : "Celui qui fume") a pris un retard. Il ne sera pas à Johannesburg, et il le regrette, mais envoie tous ses encouragements à l'équipe de France. Avec un tel supporter, les Tricolores pourront danser sur le volcan de l'Ellis Park.

Chaque joueur de l'équipe de France a reçu de la fédération sud-africaine la somme de 3 livres et demie en guise d'argent de poche, ce qui fait approximativement 4.200 francs. C'est ce que touche un ouvrier noir bien payé au bout d'une semaine. A titre indicatif, l'envoie d'une carte postale coûte 120 francs
http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1658942.shtml

Episode 36 -

Dimanche 10 août. En Afrique du Sud, la passion des Blancs pour le rugby dépasse l'entendement.

Contrée totalement inconnue pour nos vingt-neuf français partis en tournée depuis le 6 juillet, l'Afrique du Sud se découvre au fil des jours et des matchs. Le rugby est ici une religion pour tous les blancs, quelque soit leur âge et leur condition. De Salisbury à Durban en passant par le Cap où Port-Elizabeth, les Tricolores ont pris la mesure de la passion qui entoure ce jeu. C'est devant des stades pleins, d'adultes mais aussi d'écoliers et écolières en tenue, qu'ils se sont frottés aux meilleurs joueurs de ce pays. Et c'est en connaisseurs que les Sud-Africains ont apprécié ou dénigré leur comportement au fil des neuf premières rencontres. Nos Français, belliqueux et turbulents, sortirent à Port-Elizabeth sous des jets de peaux de banane. Hier à Durban, ils furent applaudis par un public sous le charme d'un jeu de passes qui tranche tellement avec ce rugby local fait de puissance et de défi physique.

L'éducation de tout bon sud-africain blanc passe invariablement par le rugby. Curieusement, il n'est pas dispensé par les professeurs d'éducation physique. Eux se chargent du développement du corps, le rugby est l'affaire des professeurs de mathématiques ou d'histoire. A leur arrivée à Salisbury, les Français avaient pu prendre la mesure de cette méthode éducative lors d'un entraînement au cours duquel les adolescents du collège Saint-Georges s'étaient gentiment rentrés dedans à l'occasion d'une séance normalement rugueuse. Ils l'ont constaté, ici, les blessures de rugby se portent comme des médailles. Parlez-en à Michel Vannier, le grand blessé de la tournée. Cloué sur son lit d'hôpital après une grave blessure au genou, il reçut un abondant courrier fait d'encouragements mais aussi de propositions un peu coquines émanant de la gent féminine.

Selon les chiffres donnés par la fédération sud-africaine, le nombres de blancs jouant régulièrement au rugby serait de 80.000. Rapporté à une population évaluée à 3 millions, cela fait un personne sur trente-sept. Avec semblable proportion, le nombre de licenciés français serait de 1,3 millions.

Hier à Durban, un événement dramatique a fait prendre conscience combien le rugby passe ici avant toute chose. Le matin du match, on apprenait qu'un avion sud-africain s'était écrasé au Liban. Parmi les trente-quatre personnes ayant trouvé la mort se trouvait l'équipage qui transporta les Français de Salibury à Johannesburg. Il y avait aussi les parents du deuxième ligne Snyder qui devait jouer avec les universitaires sud-africains contre les Tricolores l'après-midi même à Durban. Que pensez-vous que fit ce géant roux ? Effondré dans un premier temps, il décida de disputer la rencontre malgré l'immense peine qui était la sienne. Tout est dit.

http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1662160.shtml

Parenthèse magique au parc Kruger

Épisode 37 - Lundi 11 août. Aujourd'hui et demain les Tricolores visitent la plus grande réserve du continent africain.

A peine avaient-ils regagné Johannesburg que les Français prenaient le train de nuit direction le parc Kruger pour y passer deux jours loin de la passion qui entoure maintenant le deuxième test qui se jouera samedi à Johannesburg. Ouvert en 1935, ce territoire de 20.000 km2, soit l'équivalent de pays de Galles, long de 350 km et large de 65, est la plus grande réserve animalière d'Afrique. Les Tricolores sont descendus à la gare de Nelspruit, c'est là que mardi soir ils prendront le train du retour pour retrouver le monde des hommes où ils sont attendus de pied ferme par toute la population blanche d'Afrique du Sud. Pour l'instant, ils gouttent depuis ce matin très tôt aux bonheurs de la jungle. Là, pas de Springboks belliqueux et revanchards. Au programme : guépards, éléphants, girafes, hippopotames et lions. Cet instant est magique mais il ne durera pas


http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1663418.shtml

Les Boks sont prêts

Episode 38 - Mardi 12 août. Les quinze sud-africains appelés à sauver l’honneur de leur pays samedi contre la France sont connus.

Pendant que les Tricolores visitent le parc Kruger (ils seront de retour à Johannesburg demain matin par le train de nuit), l'Afrique du Sud ne pense qu'au deuxième test de cette tournée disputé samedi à l'Ellis-Park. L'enjeu est national. Pour la première fois de leur histoire, les Springboks, doutent de remporter la série de tests sur leur territoire depuis 1896. Cette année-là, les Lions britanniques s'étaient imposés trois fois en quatre rencontres. Depuis, personne, pas même les Blacks, n'a réussi un tel exploit.

Les sélectionneurs viennent de livrer l'équipe qui veut prendre sa revanche dans un Ellis-Park que l'on annonce déjà bondé. Les 80.000 billets se sont arrachés. A marché noir, certains tickets atteignent des sommes astronomiques, on parle de 25.000 francs. L'honneur des Blancs reposera sur les épaules d'une équipe bâtie pour le combat. Huit sélectionnés étaient du match de Wellington largement gagné par une sélection de l'Ouest (38-8). Ce sont : Koch, Van der Merve, Du Toit, Pickard, Ackerman chez les avants ; Skene, Wentzell, Gentles pour les trois-quarts. Deux étaient de la rencontre de Pretoria remportée par une sélection du Northen et Western Transvaal (19-18) : les avants Claassen et Schmidt. Les cinq autres, Gerber, Nel, Fourie, Prinsloo côté trois-quarts et Lochner ont tous joué le premier test (Lochner a marqué le seul essai).

Danie Craven, très déçu après le nul concédé au Cap, avait promis de faire un sacré ménage dans l'équipe. En fait, neuf joueurs ont été conservés. Ce sont : Gerber, Fourie, Nel, Prinsloo, Lochner, Claassen, Du Toit, Van der Merwe et Koch. Il y aura donc six nouveaux : Skene, Wentzell, Gentles, Ackerman, Schmidt et Picard.

Afrique du Sud : Gerber ; Prinsloo, Skene, Nel, Fourie ; (o) Wentzell, (M) Gentles ; Ackermann, Lochner, Schmidt ; Claassen (cap.), Pickard ; Du Toit, Van der Merwe, Koch.T.

Rugbyrama - J.-L. G.

http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1664351.shtml

Ce qu'est l'apartheid

Episode 39 Les Tricolores ont découvert en Afrique du sud la ségrégation raciale.

Les vingt-neuf Français partis de l'aéroport du Bourget dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier ne sont pas des touristes comme les autres. Au fil de presque six semaines de tournées, ils ont eu l'occasion de découvrir l'Afrique du Sud, son rugby, ses magnifiques paysages, ses blancs souvent très riches et ses noirs souvent très pauvres. Quel ne fut pas leur étonnement dès les premiers jours du voyage de constater ce qu'est dans les faits une société qui pratique l'apartheid (mot afrikaans signifiant séparation, mise à part). Dans la lettre que Serge Saulnier, le directeur de la tournée, avait envoyée aux vingt-sept sélectionnés, lettre faite de recommandations et mises en garde, il écrivait ceci : " La ségrégation entre Blancs et aborigènes ou asiatiques est totale. Il n'est pas question de parler à un Noir dans la rue, d'accoster une Noire ou même de lui sourire. C'est la prison, sans phrases. Et le président de la South Africain Rugby Board m'a prévenu que dans un cas semblable, il ne pourrait absolument rien faire pour arrêter le cours de la justice sud-africaine. Il faudra donc se méfier terriblement, d'autant que des métisses sont presque blanches et que l'erreur est facile à commettre."

Instauré en 1948 suite à la victoire du parti nationaliste de Daniel Malan, l'apartheid repose sur le principe du développement par la ségrégation raciale au profit des Blancs (20% de la population totale) qui ont tous les pouvoirs. En 1949, le mariage mixte est interdit. En 1950, quatre groupes sont clairement différenciés : les Noirs, composés de neuf ethnies, les métis, les Indiens et les Blancs. Depuis 1953, tous les lieux et services publics font l'objet d'une ségrégation raciale (transports, sanitaires, plages, etc). Dans les stades, des tribunes sont réservées au Noirs. Ce sont en général les premiers supporters des Français qui auront bien besoin de leurs encouragements samedi à l'Ellis-Park de Johannesburg. L'équipe sud-africaine n'est composée d'aucun Noir, d'aucun métis et d'aucun Indien

http://www.rugbyrama.fr/rugby/tournee-1958/2008/sport_sto1665645.shtml