rendre le pouvoir aux joueurs sur le terrain

"Le joueur subit le choix de
l'organisation", ok mais le joueur a-t-il les moyens de remettre en cause
l'organisation de départ ? En posant cette question, on arrive, selon moi, à ce
qu'à certainement voulu dire Villepreux.

Car, pour s'émanciper d'une organisation décidé au préalable, encore faut-il
être en capacité de le faire, d'être suffisamment fort, individuellement, pour
prendre une initiative individuelle qui, d'un, ne remettra pas en cause
l'équilibre général de l'équipe et , surtout, permettra de marquer le points et
de faire gagner son équipe.

Être capable de faire cela signifie avoir des joueurs réellement au-dessus du
lot, capable à tout moment d'exploits et, en équipe de France (car il s'agit de
l'exemple que Villepreux a choisi dans son billet), sont-ils présent ? A part
(mais c'est vraiment personnel) Maxime Médard, je n'en vois pas beaucoup.
D'ailleurs, au niveau international, y-en-a-t-il tant que cela ? Dan Carter ?
Ok, Quade Cooper ? ça peut le faire. Ensuite, c'est plus compliqué d'en trouver
car on a une litanie de joueurs surpuissants (à l'image des ailiers gallois) mais,
au bout du compte, peu imaginatifs et demeurant plus dépendant de
l'organisation de départ que capable de sortir des schémas préétablis.


Dans le post de Didier, quand il évoque Berbizier, je le
rejoins et je complète même cette réflexion avec ce que Berbizier a dit sur
l'essai les plus célèbre de son mandat à la tête de l'équipe de France, celui
du "bout du monde" en 1994 contre les Blacks. Il regrette (et à juste
titre) que l'on ne parle que de la finalité (l’essai marqué) et que l'on
n'évoque jamais le fait que si cet essai a été marqué, c'est parce que les
Français avaient tout au long de la partie, mis tout en œuvre pour être capable
de marquer un tel essai. Berbizier a voulu mettre l'accent sur tout le travail
de sape de son équipe qui a permis de libérer les espaces nécessaires aux
différentes inspirations individuelles dont ses joueurs ont fait preuve à ce
moment-là du match.

C'est bien là que l'on est face à ce point de rencontre "idéal" que
recherchent tous les entraineurs du monde : mettre en place une organisation
généralement suffisamment solide pour imposer son jeu tout en ayant des joueurs
capable de s'en émanciper pour ne plus la subir temporairement tout en étant en
capacité de ne pas s'en éloigner de trop afin de ne pas mettre en danger
l'équipe. Vaste programme qui implique une réflexion sur le talent des joueurs,
leur formation et ce qu'il faut mettre en place pour obtenir un équilibre
"parfait".