L'hommage de FFR.frhttp://www.ffr.fr/index.php/ffr/equipes_de_france/xv_de_france/au_revoir_la_buche_merci_mr_servatAu revoir la Bûche, merci Mr Servat ! Après huit ans de fidélité au XV de France, William SERVAT va tirer sa révérence lors de l’ultime rencontre du Tournoi RBS 6 Nations 2012 à Cardiff. Retour en images sur une carrière riche en émotions et sur un homme riche en qualité.2004 – LES DEBUTS EN FANFARE ! Quel souvenir gardez-vous de cette période ? William SERVAT : Des souvenirs énormes ! Je ne m’attendais pas à être sélectionné et pour moi, cela représente quelque chose d’extraordinaire. Ce n’est pas donné à tout le monde. C’est vraiment un honneur de porter ce maillot tricolore, d’autant plus que j’arrivais après la Coupe du monde 2003 où les joueurs avaient vécu une belle aventure humaine ensemble. Lors de ma première sélection, je me suis fait tout petit face à ces Pelous, Magne, … .
Après, j’avais quand même la chance de jouer avec des internationaux au Stade toulousain. J’avais de bonne relation avec Fabien Pelous qui en plus d’être un joueur extraordinaire, était un capitaine fantastique. Il a su me parler, maitriser un peu mes émotions.
J’ai un souvenir de Bernard Laporte, qui, la veille du match, avec son verbe habituel, nous a remonté comme des pendules avec Pascal Papé qui débutait aussi. Je me souviens encore de sa phrase : «
Quand on voit les qualités que tu as, tu dois être le meilleur talonneur du monde ». On s’est regardé avec Pascal Papé et l’on s’est dit mais qu’est-ce qui se passe. C’est un souvenir très fort … comme la Marseillaise avec le capitane en bout de ligne ! Fabien m’avait attrapé (silence) … Tu sais, dès fois, on n’a pas besoin de mots pour ressentir des choses.
C’est vraiment un grand souvenir d’autant qu’avec les places de la fédération, j’avais pu faire venir ma mère et ma grand-mère, c’était très émouvant !
2004 – RENCONTRES AUSTRALES Quand on joue l’Australie ou des nations de l’hémisphère sud, est-ce que ce sont des matches spéciaux ? William SERVAT : C’était spécial pour moi parce que c’était ma première année en sélection et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre !
On idéalise tellement les nations du sud par rapport à leur fonctionnement ou à leur jeu que je ne savais pas où j’allais mettre les crampons. Je sors d’une famille où je suis le premier à avoir joué au rugby, tout le monde faisait du foot, mon grand-père était président du club de foot. Je n’avais pas cette culture du rugby et de l’hémisphère sud.
Pour moi, c’était des surhommes et en fait, … ce sont des hommes comme nous qui n’ont pas forcément plus de qualité mais un mode de préparation complètement différent du notre mais avec une préparation adaptée, nous pouvons battre n’importe qui. Franchement, ils ne m’avaient pas impressionné physiquement.
Je n’ai eu ce sentiment qu’une seule fois contre les Blacks en 2005. J’étais peut être plus jeune mais aujourd’hui, je pense que nous sommes sur la même ligne de départ sur les grandes compétitions internationales.
2008 – CHARDONS ARDENTS Peut-on parler de sorti du tunnel ? William SERVAT : C’est certainement, le retour à la lumière internationale après ma blessure. Je me suis blessé en octobre 2005 et j’ai été opéré dans la foulée. Je pensais que le rugby était terminé pour moi, que me carrière venait de s’achever !
Je me suis préparé pour revivre loin des terrains et reprendre une vie normale. J’ai effectué un cycle de musculation et de préparation physique impressionnant qui au final m’a remis en confiance avec l’appui de Guy Novès. Il savait ce que j’allais faire et dans un premier temps, il m’a redonné goût au rugby en me faisant évoluer par étape. Il a commencé par me faire jouer troisième ligne même s’il savait que j’allais finir au talon … D’ailleurs, il le savait bien avant moi (rires) ! Grâce à lui, j’ai pu retoucher au haut niveau avec le Stade toulousain sans les appréhensions des phases de combat de la première ligne.
Je faisais 100 kilos avant ma blessure et avec tout le travail de musculation, je côtoie aujourd’hui les 110 kilos. Cela m’a permis d’acquérir un physique différent plus adapté à mon poste actuel.
Est-ce que cette blessure vous a changé mentalement ? William SERVAT : Ca m’a conforté dans mon idée ! J’ai toujours gardé à l’esprit que le rugby pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Nous ne sommes pas dans la vraie vie parce que nous vivons de notre passion.
Quand j’ai démarré le rugby, je n’ai jamais pensé que cela deviendrait mon métier. Cela m’a permis d’accéder à un certain confort en gagnant ma vie correctement grâce à ma passion, c’est extraordinaire.
Quand j’étais blessé, je pensais repartir dans un autre cycle, de passer à autre chose. Cependant, je réaliste maintenant que retrouver les terrains a constitué un nouveau départ. Quand j’ai été rappelé en sélection, j’ai eu le sentiment de vivre les mêmes émotions que lors de ma première cap. Je redécouvrais quelque chose que j’avais déjà eu la chance de toucher du doigt.
2009 – VICTOIRE EN NOUVELLE ZELANDE William SERVAT : Ce n’est pas la peine de me poser la question, c’est en 2009 contre la Nouvelle Zélande. Je n’ai pas marqué beaucoup d’essai et encore moins contre les Blacks ! C’était une période extraordinaire !
Est-ce votre plus belle victoire ? William SERVAT : Je ne sais pas mais en tout cas, elle est en très bonne position. Nous étions partis à l’abattoir sur cette tournée. Tout le monde nous voyait revenir avec les valises pleines. Personne ne croyait en nous après la vague de désistement. Nous étions contents d’y aller parce qu’être en équipe de France ne se refuse pas, c’est un honneur !
On s’en rend peut être moins compte à force d’y être mais aujourd’hui, surtout en sachant que ça se termine bientôt, on réalise que nous avons vraiment été chanceux.
Même si vous n’êtes pas un historien du rugby, est-ce qu’une victoire en Nouvelle Zélande a la même signification ? William SERVAT : C’est peut être parce qu’on gagne moins souvent là-bas ! Cela apporte une valeur à ce résultat mais ce que je retiens, c’est l’aventure humaine que nous avons vécu ! Nous ne savions pas trop ce qui nous attendait et nous avions vraiment des inquiétudes.
C’était le début du capitanat de Thierry et probablement, le début de l’aventure qui nous ramènera sur cette terre deux ans plus tard. En plus à Dunedin, le plus au sud de la Nouvelle Zélande, nous étions vraiment isolés, regroupés sur nous-mêmes. Moralement, nous étions prêts et quand tu es prêt à aller au combat, tu suis !
Nous avions abordé ce match comme si nous jouions nos vies. Nous n’avons pas été brillants sur le rugby mais nous avons sorti nos tripes pour arracher cette victoire.
Ô TOULOUSE Que représente le Stade toulousain dans votre histoire ? William SERVAT : Il représente tout, c’est une vie … (silence) … Je suis ému, c’est une très belle photo ! C’est aussi parce que c’est avec Jean Bouilhou, nous sommes en chambre ensemble, nous nous connaissons depuis que nous avons 17 ans … C’est mon club ! J’ai démarré le rugby en cadet première année dans mon village et je suis arrivé au Stade Toulousain en deuxième année. J’ai fait mes armes avec des joueurs qui sont toujours mes amis. C’est ma vie et mon cœur aussi ! On s’attache très vite à ce club.
Avez-vous eu l’idée d’en partir ? William SERVAT : Je n’ai pas réussi ! Je pensais vraiment que j’allais partir à Toulon et le club m’a retenu. Ils m’on offert quelque chose que je ne pensais pas possible. Je n’avais même pas envisagé de devenir entraineur. C’est une fois de plus Guy Novès qui me l’a proposé. Ce n’est pas un choix facile à faire, il me restait un an de contrat mais j’avais une proposition de trois ans à Toulon qui était vraiment très intéressante financièrement avec un projet sportif ambitieux. Comme quoi, on ne quitte pas le Stade toulousain facilement, j’y suis arrivé en 1993, je connais tout le monde, c’est comme si j’étais chez moi, dans ma maison.
Pour moi, c’est très important surtout dans ce monde professionnel où l’on change facilement de club. C’est une fierté d’avoir fait toute ma carrière à Toulouse.
Toulouse est une machine à gagner des titres, est-ce que le palmarès est important ? William SERVAT : Bien entendu que ça compte ! Nous sommes professionnels et nous ne sommes pas des philanthropes, nous devons aussi gagner notre vie. J’ai toujours fait le choix du cœur parce que j’aurai pu aussi gagner des titres ailleurs mais je n’ai jamais voulu partir parce que je suis bien dans ce club. J’ai vécu tellement de choses avec ces joueurs que le départ est compliqué !
2010 – CE CHELEM QUE J’AIME Que représente un Grand Chelem dans une carrière ? William SERVAT : Je pense que je suis trop jeune pour le dire ! C’est quelque chose que l’on appréciera dans l’avenir. C’est une fierté immense, c’est le graal mais je ne sais pas si je mesure l’impact que cela a dans le temps. Quand on le gagne, on pense toujours que l’on ne l’aura plus. Un Grand chelem, c’est monstrueux. J’en parlerai plus facilement après ma carrière mais aujourd’hui, c’est un titre supplémentaire dans mon palmarès.
D’autant que la France n’en a gagné que neuf, d’où la difficulté d’en gagner … William SERVAT : Le Tournoi des 6 Nations est une compétition très relevée ! J’ai eu la chance de faire deux Grands Chelems (NDLR : 2004 et 2010), les deux derniers !
Remporter ces titres avec ses coéquipiers de club est-il aussi important ? William SERVAT : C’est très important mais à l’image de notre Coupe du monde 2011, c’est surtout une histoire d’hommes. Nous n’étions peut être pas au top physiquement mais moralement, nous avons su trouver des valeurs qui nous ont rapproché. Quand tu as la force de te battre, de tout donner pour ton coéquipier, c’est là que tu accomplis de grandes choses. C’est cette amitié qui nous a emmenée en finale, j’en suis persuadé.
Tu ne peux pas avoir une équipe de mercenaires avec des mecs qui se foutent des autres. Je reviens sur le Stade toulousain ; tout le monde nous voyait au fond du seau pendant la Coupe du monde et pourtant il y a un groupe qui s’est crée et les joueurs ont su compenser l’absence des internationaux. Nous savons aujourd’hui ce que nous devons à ces joueurs. Ca me rappelle en 2003, j’avais connu cette période un peu particulière que nous avions connu avec Jean Bouilhou lorsque nous avions connu cette situation avec le départ des internationaux.
2011 – SI PRES, SI LOIN Que reste-t-il de cet évènement ? William SERVAT : Il ne me reste que des émotions et des souvenirs positifs. Sans doute grâce à la préparation physique qui a été extrêmement intense et monstrueuse, le groupe s’est resserré. Nous avons vécu et souffert ensemble. Même si j’étais blessé au départ, j’ai donné beaucoup sur tout le reste. C’est le plus beau souvenir de ma carrière ! Même si parfois, certains tentent de nous la gâcher, ils n’y arriveront pas.
Nous n’avons pas eu que des moments faciles mais c’est ce qui fait que c’est beau aujourd’hui ! Nous avons su nous resserrer dans l’adversité, nous avons pris les choses en main, toujours sous le commandement de Thierry.
Nous savions ce que nous devions mettre sur le plan du jeu et nous avons fait les choses au plus simple ou le plus simplement possible.
Comment rechausse-t-on les crampons du quotidien après une telle aventure ? William SERVAT : Ce n’est jamais facile parce que l’on a vécu le plus beau match de notre vie. On en discutait avec Nicolas Mas et on se disait que le plus beau match de notre carrière, nous l’avions joué ensemble avec tout ce qu’il y a autour. Je me souviens de quelques mots échangés avec les Barbarians et surtout avec Jean-Pierre Rives. Ces mots sont gravés à vie dans ma mémoire.
Est-ce important de transmettre ? William SERVAT : Oui, c’est important la transmission ! Ce que pensent les anciens est essentiel parce que notre sport évolue physiquement, techniquement mais il y a ce maillot qui nous unit. Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à eux. Le rugby a un état d’esprit particulier qui nous a permis de devenir professionnels. J’attache beaucoup d’importance au respect des anciens.
LE XV DE FRANCE – DES HOMMES D’HONNEUR
Qu’est-ce que représente l’équipe de France ? Ce maillot bleu ?
William SERVAT : C’est notre Graal … (rires) … Cela veut dire que tu représentes ton pays, ta nation. Parfois, c’est difficile de partir de chez soi quatre mois parce que nous avons des vies, des familles mais quand c’est partir pour représenter la France, c’est vraiment un honneur. Cela ne se remplace pas ! Ce sont des sensations que l’on trouve difficilement dans la vie active. Il n’y a pas grand chose qui égale une finale de Coupe du monde.
La veille de la finale, avec Titi (NDLR : Thierry Dusautoir) dans la chambre, nous discutions du match du lendemain et nous entendions les supporters néo-zélandais en train de chanter l’hymne néo-zélandais et faire le Haka sur le port et ceci, même avec les fenêtres fermées. Ça a résonné jusqu’à deux heures du matin, c’était surréaliste !
Est-ce que vous avez le sentiment d’être des privilégiés ?
William SERVAT : Bien entendu ! Quand tu as la chance de faire de ton sport, ton métier, tu es quoiqu’il arrive un privilégié. Tu le réalises déjà en tant que professionnel au sein de ton club mais encore plus en équipe de France où c’est décuplé. C’est le sommet des privilèges ! Maintenant, je pense que j’en prendrai encore plus conscience, quand j’aurai arrêté. J’ai l’impression de mesurer la chance que j’ai mais je ne suis pas persuadé de pouvoir l’évaluer à sa juste valeur.
Gardez-vous vos maillots ? William SERVAT : Ce sont des moments uniques dans ma vie. J’ai tous mes maillots chez mes parents. Nous avons deux maillots par match, j’en offre toujours un à des personnes que j’aime et je garde l’autre, … toujours ! Je pense que je prendrai du temps à la fin de ma carrière pour les sortir et refaire un tour du monde des souvenirs.
TOUCHE OU MELEE ?
Même si les deux ne sont pas comparables, êtes-vous plus touche ou mêlée ?
William SERVAT : J’ai eu mes périodes ! Avant ma blessure, j’étais plutôt touche et après, plus mêlée ! J’aime vraiment la mêlée. Avant mon arrêt forcé, j’avais moins d’attrait sur cette phase, je n’avais pas toute la technicité pour prendre du plaisir. Lors de mon retour sur le terrain, avec 10 kilos en plus, j’ai pu m’y intéresser. J’ai fait la connaissance de Didier Sanchez, il m’a montré des subtilités que je n’avais jamais touché du doigt. J’ai alors ressenti plus de choses dans la mêlée.
Je me rencontre aujourd’hui, que c’est un des secteurs les plus techniques du rugby.
De l’extérieur, on a l’impression que ce sont des grosses brutes qui poussent le plus fort possible mais ce n’est pas du tout ça. C’est un combat organisé, c’est la force combinée de huit mecs face à huit autres avec les mêmes commandements. C’est une phase magnifique. Il faut vraiment que tout le monde soit concerné ! La préparation avant la mêlée est plus importante que l’effort en lui même. Je ne me lie pas de la même façon avec Nico Mas qu’avec Jean-Baptiste Poux.
Il faut du temps pour pouvoir forger une bonne mêlée.
AUX ARMES CITOYEN !
Qu’est-ce que la Marseillaise a de spécial ? William SERVAT : C’est l’hymne de mon pays ! C’est ce qui permet avant un match de te transcender et de te préparer à aller au combat. C’est aussi important que le vestiaire et toute la préparation autour du match. Je me souviens lors de ma première sélection que Fabien Pelous était venu me voir pour me dire que la Marseillaise était un moment particulier mais que ce n’était pas mon match, qu’il fallait me préparer mais sans y laisser de force.
Il y a des joueurs plus émotifs qui lâchent tout sur la Marseillaise. Personnellement, je ne peux pas la chanter, j’essaye de la fredonner mais je ne peux pas la chanter parce que j’ai un trop plein d’émotions. Je me laisse facilement prendre par mes émotions, je prends les choses à cœur. Je suis entier et je peux laisser mon influx nerveux là dessus et sortir complètement de la rencontre avant d’avoir jouer une seule seconde.
Vous pensez à quoi pendant l’hymne Français ? William SERVAT : Pleins de choses comme ma famille ! Je repense à mon grand-père que j’ai perdu. Si j’y pense trop, je pourrais me mettre à pleurer et tout lâcher. Ce n’est pas grave de pleurer sur la Marseillaise mais physiquement, ça te vide de tout ! C’est pour ça que quand je sens que ça monte, j’arrête de fredonner ! Tout simplement !
Quels sont les hymnes que vous appréciez ? William SERVAT : J’aime tous les hymnes ! Celui de l’Irlande parce que j’ai l’âme d’un Irlandais j’aime l’hymne italien parce que j’ai un de mes meilleurs amis qui est italien. J’aime le Flower of Scotland parce que c’est mythique. Je vais te dire un truc, j’aime même l’hymne anglais parce que c’est une grande source de motivation ! L’hymne néo-zélandais, je l’adore, ça me met en transe dès que je l’entends.
Est-ce pareil pour le Haka ? William SERVAT : C’est la même chose ! Quand je suis simple spectateur, je regarde parce que je trouve ça beau mais quand je suis sur le terrain, cela me met hors de moi, c’est vraiment une très grande source de motivation.
WILLIAM SERVAT
Qui est William Servat ? William SERVAT : C’est très difficile de parler de soi ! Je préfère les « taiseux » que les gens qui parlent beaucoup. On peut très bien se respecter dans certain moment de la vie et discuter plus en profondeur dans un autre endroit. Je n’aime pas les gens qui parlent trop, qui font du cinéma sur le terrain, je déteste ça. Cela veut dire qu’ils perdent de l’énergie pour rien.
Est-ce de la pudeur ou de la protection vis à vis de l’extérieur ? William SERVAT : Certainement un peu des deux !
Si vous deviez dire quelques mots sur votre carrière, quels seraient-ils ? William SERVAT : Je ne changerai rien, ni dans ma manière de faire, ni dans mon état d’esprit, ni dans ma relation avec les autres, ni dans mes choix sportifs. J’aurai pu gagner beaucoup plus, mais j’ai fait des choix de vie et ils me vont particulièrement bien.
Et la finale de Coupe du monde perdue ? William SERVAT : On en parlera toute notre vie, cela nous fera des souvenirs pour nos vieux jours avec mes copains de l’équipe de France. Plus sérieusement, nous n’avons rien à nous reprocher. On ne peut pas sortir d’une Coupe du monde en se disant, « on aurait pu faire ça ou ça », c’est ce qui fait que cette Coupe du monde est encore plus belle. Nous sommes partis de très loin et finalement, nous avons su nous ressaisir et c’est cela qui est beau. Quand on a terminé le match, les All Blacks n’osaient pas nous regarder, ils ne nous défiaient pas du regard. Ils ont été très humbles contrairement au début de la Coupe du monde où tout le monde nous charriait. Lors du tour d’honneur, les supporters des Blacks étaient debout à nous applaudir, nous sommes repartis de là bas avec respect, dignité et honneur. C’est ce qui est le plus important parce que c’est ce qui reste !
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