News du XV de France

Comme son prédécesseur l'année passée en vue de la tournée en Nouvelle-Zélande, l'entraîneur du XV de France Marc Lièvremont va devoir composer un groupe privé des demi-finalistes du Top 14 pour aller défier les Australiens.

C'est le 9 juin que Marc Lièvremont, Didier Retière et Emile Ntamack ont rendez-vous avec la presse à Toulouse pour dévoiler le groupe de 26 joueurs qui affrontera l'Australie à deux reprises au mois de juin. Sans les demi-finalistes, et par la force des choses ni les finalistes, pour cause de chevauchement de dates, ce groupe France sera livré à des Australiens dans un tout autre état de forme. Avec une saison qui a commencé pour certains lors de la tournée de juin dernier en Nouvelle-Zélande... autant dire que ces deux semaines seront longues. Pour autant, pas question de sombrer dans le pessimisme. Marc Lièvremont insiste là-dessus. Dans un entretien accordé à Midi Olympique ce lundi, soit un mois avant le jour J, le sélectionneur ne veut pas partir en victime expiatoire... mais ne se fait pas trop d'illusions non plus.La saison a été longue, très longue, trop longue. Et il faudra défier les Wallabies sans les Toulousains, les Clermontois, les Parisiens voire les Perpignanais, les Biarrots ou les Castrais.

En pensant à 2011

Mais la gageure réside maintenant dans le fait que se joue d'ores et déjà une tête de poule du prochain Mondial... Actuellement septième au classement IRB, la France se doit de redresser la barre en gagnant contre des nations majeures...
"Il va falloir faire des concessions entre la préservation de leur intégrité physique et le fait de ne pas galvauder les matchs. (...) On n'envisage pas les choses seulement à court terme, on se bat aussi pour l'avenir. A ce propos d'ailleurs, on nous avait dit que, pour le calendrier 2009, tout était réglé. Finalement on voit que non. Ça m'agace. On ne respecte pas les joueurs."
La phrase, les mots sont lourds de sens.

Avec Chabal...

Pour ce qui est de la composition du groupe, les plans établis ne tiennent qu'à un fil. Pour preuve, Frédéric Michalak avait une place réservée dans un système qui aurait pu s'appuyer sur sa polyvalence.
"On va maintenant être obligés de prendre deux dix et deux neuf."
Le reste du groupe devrait être réparti comme suit : 11 trois-quarts pour 15 avants. En plus des Montpelliérains que sont Trinh-Duc, Ouedraogo ou encore Picamoles, les Berjalliens, anciens ou nouveaux, devraient être encore en force. Comme l'an dernier en Nouvelle-Zélande, la Berjallie devrait constituer un noyau dur du groupe France en commençant par le capitaine Lionel Nallet (désormais Castrais) qui sera assurément porte-drapeaux tricolore. Les "Frenchies" de Sale (Julien Laharrague, Sébastien Bruno et Sébastien Chabal) sont également en lice pour une tournée épineuse. Marc Lièvremont a bien raison de ne pas vouloir tomber dans le pessimisme.

Rugbyrama - Myriam Périssat - 06/05/2008 08:53

Rugby Test-matchs "Poser des problèmes"
Test-matchs - 23/06/2008
Thiery: "Poser des problèmes"
+ d'infos
>Avec Palisson à l'aile
>Lièvremont: "Mettre les joueurs en confiance"



Pour sa troisième sélection avec le XV de France, l'arrière ou ailier de Biarritz, Benjamin Thiery, déborde d'envie à l'idée de défier les Australiens à Sydney ce samedi. Le Biarrot estime que les Bleus peuvent inquiéter les Wallabies.

Quelle a été votre réaction en apprenant votre titularisation à l'issue de l'entraînement?

Benjamin Thiery : Une très grande joie, bien sûr. Mais sans être trop démonstratif parce que tu respectes toujours ceux qui n'y sont pas. Une fois la nouvelle apprise, j'ai pensé à mon collègue de chambre, Jean-Baptiste Peyras, qui n'est pas dans les 22.

Vous jouerez à l'aile. Ne préférez-vous pas le poste d'arrière, auquel vous avez évolué pendant toute la fin de saison à Biarritz ?

B. T. : Non, je ne suis pas inquiet. C'est comme François Trinh-Duc qui va jouer au centre. On en parlait d'ailleurs tous les deux juste après l'annonce de l'équipe. On est simplement très contents de jouer d'entrée. On a sans doute chacun nos petites préférences, mais on ne va pas bouder, loin de là ! On va croquer à pleines dents dans cette sélection.

Vous aviez déjà été sélectionné deux fois lors de la dernière tournée d'été en Nouvelle-Zélande. Cela va-t-il vous aider à aborder le test de samedi ?

B. T. : Ce n'est pas avec mes deux sélections que je vais être un taulier ! Mais c'est sûr que ça va m'aider à appréhender l'environnement autour du match. J'ai connu l'Eden Park à Auckland et le stade de Wellington. Il y avait 40.000 ou 50.000 personnes. Cela, je l'ai emmagasiné, je sais ce que ça fait. Cela dit, l'Australie, pour moi aussi, c'est tout nouveau. Je vais avoir une grosse envie, beaucoup d'énergie en entrant sur le terrain samedi. Même si je sais que je ne serai pas complètement tranquille. J'en parlais avec Damien Traille qui compte plus de 60 sélections : il a toujours la boule au ventre à chaque match.

Cette tournée 2008 ressemble-t-elle à celle que vous avez connue ?

B. T. : Non, il y a beaucoup de changements. Sur un plan humain, il y a une autre gestion, qui prend beaucoup d'importance dans ce qui touche le terrain. C'est plus agréable et, en quatre jours, on a l'impression de tous se connaître. Le staff a tout fait pour qu'on soit tous à l'aise et je crois que c'est réussi. Maintenant, c'est sûr, il faut que ça paye sur le terrain. Les joueurs aussi ont changé. Il y a plus de jeunes au côté des joueurs expérimentés. Mais ces derniers sont eux-mêmes encore jeunes. Après la Nouvelle-Zélande, ils sont quelques-uns à avoir arrêté le rugby : Thomas Castaignède, Christian Califano, Olivier Magne... Et nombre d'entre eux avaient beaucoup à perdre lors de cette tournée. Cette fois, on a le temps avant la prochaine Coupe du monde. Et on a tout à gagner. Ce que le staff nous enseigne, c'est vraiment intéressant. Moi j'adore ces principes-là. Et je pense qu'on va poser des problèmes à ces Australiens.

Quel sera votre rôle sur le terrain ?

B. T. : Je vais jouer mon jeu. Les entraîneurs ne m'ont mis aucune pression. Ils ne m'ont pas parlé personnellement. Le discours est le même pour tout le monde. Quand tu portes le maillot français, tu as le devoir de te préparer toute la semaine et de donner ton maximum le jour du match. Dès que j'aurai un acte à produire, il faudra que je sois le plus concentré possible.

Rugbyrama - Propos recueillis à Sydney par P. KALLENBRUNN/Photo: B. GARCIA - 23/06/2008 14:40
http://www.rugbyrama.fr/rugby/test-match/2008/sport_sto1613681.shtml
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Rugby Test-matchs Avec Palisson à l'aile
Test-matchs - 23/06/2008
Palisson va prendre son envol
+ d'infos
>Lièvremont : "Mettre les joueurs en confiance"
>"Je ne l'aurais pas cru"
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Pour le premier test du XV de France face à l'Australie samedi, le jeune arrière briviste Alexis Palisson sera titulaire à l'aile pour sa première sélection. Autre non-capé à débuter, le pilier Benoit Lecouls. Le reste de l'équipe présente une certaine expérience, notamment dans le pack.

Comme attendu, Marc Lièvremont, Emile N'Tamack et Didier Retière ont privilégié l'expérience à la découverte. Ainsi, parmi les douze joueurs à zéro cape sélectionnés le 9 juin dernier, seuls deux d'entre-eux (Palisson et Lecouls) débuteront face à l'Australie samedi prochain. Les autres ? Kayser, Boyoud, Lièvremont, Janin, Lacroix et Tillous-Bordes seront sur le banc ; Correia, Caballero, Mermoz et Peyras hors du groupe. "Pour ces quatre joueurs-là, explique Marc Lièvremont, la probabilité de les voir dans le groupe des 22 pour le deuxième test à Brisbane est forte, c'est évident." De fait, ce groupe France privé de tous ces demi-finalistes est peut-être l'un des plus expérimentés de l'ère Lièvremont. Drôle de paradoxe.

Sur quels postes les choix furent-ils les plus délicats ? A droite de la mêlée tricolore, Benoit Lecouls est préféré à Renaud Boyoud, au nom du vécu du pilier biarrot en Top 14. A l'arrière, si l'on avait pensé un temps que David Janin, auteur d'une très belle saison avec Bourgoin, pouvait démarrer, c'est bel et bien Pepito Elhorga (17 sélections) qui débutera à ce poste. A l'aile, on pressentait depuis déjà une semaine que l'électrique Palisson, dont la créativité et la vitesse avaient déjà séduit Olivier Magne (très proche de Marc Lièvremont) à Brive serait titulaire ; tout comme Benjamin Thiery, déjà appelé par Bernard Laporte lors de la précédente tournée en Nouvelle-Zélande. Au centre, Emile N'Tamack voulait voir les qualités de puncheur de Trinh-Duc. Ce sera chose faite. L'association du Montpelliérain (premier centre) avec Boyet et Traille donnera de la profondeur au jeu au pied des Tricolores, qui craignent les relances de Tuqiri et Ashley-Cooper.

Avec Attila

Quant à Dimitri Yachvili, auteur d'une saison mitigée à Biarritz, il est préféré au Castrais Tillous-Bordes, dont Emile N'Tamack apprécie pourtant les qualités de vitesse et de puissance. Le XV de France voulait revoir Yachvili et le relancer au plus haut niveau. Le coup de poker est osé mais peut s'avérer précieux, tant on connait les qualités du Biarrot à se transcender lors des matchs importants. Peu en réussite dans ses tirs aux buts cette saison, "Yach" devrait néanmoins laisser cette tâche samedi à Benjamin Boyet.

Enfin, on ne pourrait évoquer cette équipe de France sans aborder le retour de Sébastien Chabal au poste de deuxième ligne. Attila retrouvera à ses côtés son ancien partenaire à Bourgoin-Jallieu, le capitaine des Bleus Lionel Nallet. Au départ de cette tournée, Marc Lièvremont voulait - semble-t-il - faire de Chabal son impact player (remplaçant de luxe), mais les problèmes à la cheville de David Couzinet lui ont visiblement fait changer d'avis.

Le XV de France : Elhorga ; Palisson, Traille, Trinh-Duc, Thiery ; (o) Boyet, (m) Yachvili ; Ouedraogo, Picamoles, Harinordoquy ; Chabal, Nallet (cap) ; Faure, Bruno, Lecouls.

Remplaçants: Kayser, Boyoud, Couzinet, Math. Lièvremont, Tillous-Borde, Lacroix, Janin.

Rugbyrama - Marc Duzan, envoyé spécial à Sydney - 23/06/2008 14:39
http://www.rugbyrama.fr/rugby/test-match/2008/sport_sto1613149.shtml

Test-matchs - 08/07/2008

Nallet : "Il y a un problème"

A leur retour d'Australie, Marc Lièvremont et Emile NTamack ont fustigé les conditions dans lesquelles l'équipe de France est partie pour cette tournée. Deux lourdes défaites, des joueurs fatigués... C'est au tour du capitaine Lionel Nallet de souligner certaines incohérences.

Avant tout, comment vous sentez-vous ?
Lionel NALLET : Je suis très fatigué. Déjà qu'en temps normal, c'est difficile d'enchaîner les matchs, alors après une telle saison... Mais je suis content de retrouver ma famille, mes enfants. Trois semaines loin d'eux, c'est long.

Quel est votre premier sentiment au retour de cette tournée en Australie ?
L.N. : Sur le plan humain, tout s'est bien passé. On s'est retrouvé dans une sorte d'ambiance de club comme si on se connaissait tous depuis longtemps. Sur ce point, ce fût un séjour positif. Après, on ne peut pas cacher qu'au niveau des résultats, c'est plutôt négatif.

Etait-il normal d'envoyer un groupe aussi amoindri ?
L.N. : Non. Ce n'est pas légitime et pas logique de partir en Australie sans pouvoir aligner la meilleure équipe de France possible. Ce n'était évidemment pas facile pour ceux qui ont joué. Mais je pense aussi aux joueurs habituels de l'équipe de France qui ont dû être contents de jouer les phases finales du championnat mais qui auraient tout de même été heureux de porter le maillot bleu.

Qu'est-ce que vous retenez de positif ?
L.N. : Le côté positif, c'est d'être revenu sans blessure. C'est même une chance. Malheureusement, l'état de santé des joueurs est le premier bilan qu'on a tiré. Dès le retour aux vestiaires, on s'est dit : « on n'a personne de cassé, tant mieux ». Quand on en vient à penser comme ça, c'est qu'il y a un problème.

Le calendrier est encore pointé du doigt...
L.N. : Il est ainsi fait, ce n'est pas nouveau. Mais il est évident que la saison est trop longue. Pour les mondialistes, la dernière aura duré un an. On ne peut pas être performants sur une période aussi longue. Avec Castres par exemple, on n'a pas fait un super début de championnat. Il a fallu lutter pour remonter au classement. On est donc resté sous pression. Mais en même temps, il y avait les matchs internationaux et on se doit d'être bons en équipe en France.

Quelles sont les solutions pour remédier au problème ?
L.N. : Ce n'est pas évident. On parle de fermer le championnat mais on ne peut pas dire aux clubs qui montent qu'ils n'ont plus leur place dans le Top 14. Les joueurs sont au milieu de gros enjeux économiques. Nous sommes dans une société de consommation. Il y a une très forte demande et nous devons y répondre, quitte à se mettre en danger. Après, concrètement, je ne sais pas trop comment faire. Il faut trouver une solution pour les internationaux sans oublier qu'ils restent salariés des clubs. Normalement, il n'y aura plus de tournées d'été après la prochaine Coupe du monde. Mais d'un autre côté, ce sont tout de même des matchs intéressants à jouer.

La France, 7e au classement IRB, risque d'être dans le deuxième chapeau pour la prochaine Coupe du monde et de tomber dans la poule d'un gros. Qu'en pensez-vous ?
L.N. : C'est vrai que c'est également un problème. Du coup, on ne peut plus se permettre d'aligner d'autres contre-performances.

Rugbyrama - Propos recueillis par Jérémy Fadat / Photo Bernard Garcia - 08/07/2008 12:21
http://www.rugbyrama.fr/rugby/test-match/2008/sport_sto1628925.shtml

Lièvremont: "Bâtir ensemble"
A la veille de l'annonce de la sélection pour les test-matches de novembre, Marc Lièvremont et son staff ont dévoilé l'ensemble du dispositif d'accompagnement scientifique, physique et technique mis en place autour du joueur du XV de France, base du projet annoncé il y a un an lors de leur nomination, dont Didier Retière est la cheville ouvrière. L'approche de la préparation physique, appelée à être gérée en concertation avec les clubs, y marque une rupture avec les méthodes de l'ère Laporte.


Lièvremont, Retière et l'ensemble du staff tricolore soucieux de travailler de concerta avec les clubs. (Maxppp)

Vous avez réuni durant deux jours l'ensemble des préparateurs physiques de Top 14 et de Pro D2. Quel était le but de ce rassemblement ?
Marc Lièvremont: Nous avons souhaité ainsi initier une collaboration entre le staff de l'équipe de France, les préparateurs physiques du Top 14 et de Pro D2 et les clubs au profit du joueur, qu'on a souhaité placer au centre de notre dispositif. Toute cette démarche s'inscrit dans le projet sportif fédéral présenté il y a maintenant un an avec la mise en place d'un pôle de recherche scientifique, un pôle de préparation physique et un pôle technique, doté de compétences, notamment au niveau du jeu au pied avec l'arrivée au sein de ce staff de Gonzalo Quesada. Dans ce souci de rassembler les compétences, on a invité les préparateurs physiques des clubs et la première satisfaction a été une adhésion totale (un seul absent, excusé, sur les 14 clubs de l'élite et 12 clubs de Pro D2 sur 16, ndlr).

L'une de vos premières mesures aura été de supprimer les tests physiques en vigueur sous vos prédécesseurs, très contestés par les clubs et sources de blessures. C'est une rupture...
Didier Retière: L'idée est de vraiment positionner le travail que l'on entreprend avec les joueurs en parallèle avec ce qui est accompli dans les clubs et non pas en opposition. L'intérêt est que si on tire tous les joueurs vers leur meilleur niveau, cela servirait à la fois la performance du club et celle de l'équipe de France. A partir de là, l'idée dans notre stratégie a été de mutualiser les compétences à travers un pole d'expertise et de mettre en place cette collaboration privilégiée avec les clubs, parce que je le répète, on a réellement des intérêts communs.

Retière: "Générer un véritable dialogue avec les clubs"

Pourtant, depuis des années, il semble difficile, pour ne pas dire impossible de concilier les exigences des clubs et celles de la sélection ?
D.R.: Nos staffs sont différents, nos contraintes sont différentes, un club est confronté à la gestion d'un effectif avec des échéances hebdomadaires là où l'équipe de France fait face à des échéances ponctuelles et sélectionne un groupe. Mais les objectifs sont les mêmes, à savoir amener une équipe vers le plus haut niveau de performance pour essayer de battre les meilleurs adversaires. Dans un deuxième temps, si les objectifs sont identiques, les besoins le sont aussi. On se pose la question de savoir comment optimiser la performance des joueurs, c'est vrai en club comme en équipe de France, mais également comment gérer la fatigue des joueurs ? Cette gestion de la fatigue est importante aussi bien dans le quotidien du club que lors des rassemblements de l'équipe de France. La dernière question étant la prévention des blessures, on sait qu'avec des blessés, il est compliqué de faire des équipes. Au final, on a essayé réfléchir sur ce qui nous rassemblait plutôt que sur ce qui nous divisait. Et de partager au moins nos problèmes pour trouver des solutions.

Faut-il comprendre qu'auparavant le joueur n'était pas placé au centre des préoccupations ?
D.R.: On est passé d'un joueur tiraillé entre deux systèmes, le club et l'équipe de France, avec parfois des intérêts divergents et une difficulté pour lui de se positionner et en même temps des gros problèmes de communication. D'où cette volonté de mettre le joueur plus en avant et de prendre les contraintes qu'il avait pour tenter de les alléger. Pour ce faire, on aspire à générer un véritable dialogue avec les clubs pour mettre en place le travail le plus pertinent possible. Dans cette perspective, notre première décision a en effet été de supprimer les tests de l'équipe de France, mais plutôt d'essayer de s'appuyer sur une dynamique de tests réalisés dans les clubs par les préparateurs physiques de club.

Concrètement, comment s'organise ce nouveau dispositif au service des joueurs mais aussi des clubs ?
D.R.: On a décliné dans nos staffs des pôles de compétence sur trois thèmes, le pôle médical, le pôle technique, le pôle préparation physique et le pôle d'accompagnement scientifique. Ce sont des structures véritablement ouvertes sur l'extérieur et font appel à des compétences multiples et reconnues le plus possible avec des scientifiques ou des entraîneurs de renom... On les a développés depuis notre nomination. C'est progressif parce qu'il s'agit d'une nouvelle manière de fonctionner. Gonzalo Quesada, pour le pole technique, commence à intervenir de manière régulière auprès des joueurs de l'équipe de France.

M. L.: On n'a pas encore une véritable stratégie. L'échéance finale est à quatre ans avec la Coupe du monde 2011. A partir de là, il serait regrettable d'arriver à trois ou quatre mois de l'évènement et de commencer à travailler avec une préparation physique spécifique à l'encontre de ce qui avait été fait précédemment avec les clubs. Autant commencer bien en amont. Mais l'essentiel était là, à savoir jeter la première pierre de cette collaboration qu'on espère la plus étroite et la plus durable possible. Il sera difficile de renouveler à l'envie ce genre de réunion collective étant donné les contraintes de chacun. Je le répète, il faudra pérenniser ces échanges su la base d'échanges, de requêtes de la part des préparateurs physiques et sur lesquels va se pencher notre pôle de recherche scientifique. Mais nous serons aussi demandeurs, l'important, c'est de suivre le joueur, sans que cela ne devienne non plus un critère de sélection, notamment à travers les tests, mais pour apprendre à mieux les connaître et les aider au sein de leurs clubs. On sait qu'ils appartiennent aux clubs, ils y sont à 90 % de leur temps, donc autant collaborer et échanger, toujours dans l'intérêt du joueur.

La science au service de l'équipe de France, ces idées avaient laissé septiques pas mal d'observateurs lors de votre nomination. Rencontrez-vous des difficultés ?
D.R.: Ça fait référence au débat qui avait pu en effet faire sourire du monde quand on avait été nommé sur la recherche fondamentale et la recherche appliquée. On part vraiment des besoins et des contraintes pour créer de nouvelles façons de travailler et essayer de répondre à ces problèmes. Au début de la saison, il est vrai que l'on a pu ronchonner par rapport à la disponibilité des joueurs. Mais pendant ce temps-là, nous n'avons pas cessé de travailler. Il est important de dire que le stade de la réflexion est dépassé, c'est une structure qui fonctionne. On essaye de s'adapter le mieux possible à ces contraintes. C'est un fait: nous n'avons pas les joueurs à disposition en dehors des rassemblements. D'où cette nécessité de travailler et de réfléchir pour essayer d'être le plus pertinent possible.

Lièvremont: "On s'intéresse à l'ensemble du potentiel du rugby français"

La difficulté n'est-elle pas de maintenir ce lien avec les clubs et de l'entretenir dans un cadre qui, on le sait, ne favorise pas cet échange ?
M. L.: L'important, en effet, pour nous, dans un futur assez proche, sera de pérenniser ces deux journées d'échange et d'être encore à l'initiative pour faire en sorte que dure cette progression au profit du joueur de l'équipe de France. On a besoin d'eux pour qu'on puisse échanger. On a souhaité aussi impliquer les préparateurs physiques de Pro D2 parce qu'on s'intéresse à l'ensemble du potentiel du rugby français, y compris des jeunes qui ne seront peut-être pas là lors des tests de l'automne mais qui seront peut-être là dans un an, dans deux ans en 2011 ou au-delà. Il est d'ailleurs question de l'organisation d'une compétition au mois de juin impliquant une équipe de France Espoirs, composée de joueurs de Pro D2.

N'existe-t-il pas un risque d'imposer une vision unique et de diluer les spécificités des uns et des autres ?
M. L.: Il est hors de question de demander aux entraîneurs français d'uniformiser leur rugby ou leurs choix de jeux en fonction de l'équipe de France. En revanche, les exigences de préparation physique elles sont les mêmes. On ne veut pas aller à l'encontre de ce qui est pratiqué en club. Quand on dit "nous" aujourd'hui, on doit le dire de manière globale et cela comprend les préparateurs physiques des clubs. C'est ensemble qu'on doit bâtir. On a beaucoup à apprendre d'eux.

D.R.: Le contexte actuel, avec le changement de règles, est favorable dans le sens où l'on se trouve dans une phase d'exploration et d'ouverture. Tout le monde se pose pas mal de question sur l'évolution du jeu et de ce travail commun beaucoup de choses doivent ressortir. On n'est pas encore dans la définition d'un projet de jeu très établi, même si nous sommes partis sur quelque chose qu'on avait anticipé. Ce projet, on veut le reposer sur l'échange. A terme, on doit aussi avoir cette arme-là de choisir entre deux joueurs proches celui qui conviendra le mieux au jeu que l'on veut produire.

http://www.sports.fr/cmc/rugby/200843/lievremont-batir-ensemble_201449.html